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Gouvernance et citoyenneté

Migration - 23.10.2018

Entretien avec l'eurodéputée Miriam Dalli sur les fonds accessibles aux collectivités
La migration est l’une des grandes priorités de l’UE.  C'est pourquoi l'un des principaux financements dans ce domaine est en cours de discussion : le Fonds européen pour l'Asile et la Migration (FAM). En tant qu'acteurs clés de l’accueil et de l'intégration des migrants, les villes et les régions devraient avoir un accès facilité aux financements de l'UE dans ce domaine.

Pour en savoir plus sur cette question, le Conseil des Communes et Régions d'Europe a discuté avec la députée européenne Miriam Dalli, rapporteur du Fonds européen pour l'Asile et la Migration (FAM) au Parlement européen.

Nous discutons actuellement de l'avenir du financement de l'UE dans le domaine de la migration et de l'intégration. À votre avis, quels sont les enjeux ?

Selon moi, le financement constitue un outil clé pour aider les États membres à gérer les flux migratoires. Ce financement devrait donner la priorité aux actions qui renforcent la solidarité et le partage des responsabilités entre les pays de l'UE. 

Par ailleurs, un financement adéquat devrait soutenir les objectifs politiques de la migration légale et de l'intégration.

Le prochain Fonds européen pour l'Asile et la Migration (FAM) couvrira la période 2021 - 2027. En tant que rapporteur, je veux m’assurer que nous ayons le mandat du Parlement européen, au cas où le Conseil serait prêt à engager des négociations interinstitutionnelles (avec le Parlement et la Commission européenne) avant les élections européennes en mai 2019. 

Je veux faire en sorte que l'allocation de fonds renforce la solidarité entre les États membres, permettant des retours dignes aux migrants, mais offrant aussi une approche pragmatique concernant l'octroi de la protection internationale.

Quelles sont vos principales propositions concernant le fonds européen pour l'asile et la migration ?

Le Fonds européen pour l'Asile et la Migration (FAM) devrait se concentrer sur la gestion de la migration en interne. 

Mon objectif est d’assurer que les financements soient orientés vers les grandes priorités : renforcer et développer tous les aspects liés à la législation européenne en matière d’asile (régime d'asile européen commun), soutenir la migration légale, contribuer à l'intégration des ressortissants de pays tiers, combattre la migration irrégulière  et contribuer à des retours dignes, tout en assurant la solidarité et le partage des responsabilités.

Les gouvernements locaux et régionaux, ainsi que les organisations, jouent un rôle important dans la mise en œuvre de la politique de migration. Pour cette raison, je veux m’assurer que leur contribution ne soit pas compromise.

Comment ce fond pourrait-il aider directement les villes et les régions, en particulier les plus petites, dans le domaine de la migration et de l'asile ?

L’intégration des migrants et des réfugiés ne pourra pas réussir si les collectivités territoriales ne constituent pas des partenaires actifs dans ce domaine. De même, je pense que les gouvernements locaux et régionaux devraient être consultés lors de la conception et de la mise en œuvre des programmes.

Je crois aussi que leurs actions devraient être soutenues. À cet égard, j’estime que l’installation thématique  a un rôle important à jouer. A travers celui-ci, un pourcentage minimum pourrait être alloué à nos villes et régions pour garantir qu’elles soient bien équipées pour garantir l’inclusion et la dignité de tous.

Un des fonds de cohésion, le Fonds social européen plus (FSE +), vise également à intégrer les migrants. Comment une ville peut-elle savoir pour quel fonds elle devrait faire une demande ?

L’idée générale de la proposition de la Commission est de différencier des mesures pour faciliter l’’intégration à court et à long terme. Les deux fonds sont censés être complémentaires et l'objectif est de s'assurer qu'aucune mesure d'intégration ne soit exclue des objectifs de financement.

Il appartiendra aux villes et aux régions de décider et de choisir à quel appel il convient de répondre, qu'il s'agisse d'un appel d'un État membre ou de la Commission européenne. Il est donc important que les États membres consultent les collectivités lors de la mise en œuvre des programmes et dans les différentes phases de développement des programmes.

Selon vous, que pourraient faire les institutions de l'UE pour améliorer l'intégration au niveau local ?

Les fonds devraient être utilisés pour assurer le soutien nécessaire aux mesures d'intégration telles que des programmes axés sur l'éducation, les formations linguistiques, des cours d'orientation civique et des actions en faveur de l'égalité, entre autres. Cela est essentiel pour que les personnes ne se sentent pas exclues de la société.

Je pense également qu'une attention particulière devrait être accordée aux besoins spécifiques des victimes de torture et de traite des êtres humains.

Sur le plan politique, les responsables doivent faire davantage pour lutter contre le populisme en s'adressant aux citoyens et en expliquant que la migration n'est pas simplement un défi, mais qu'il existe des opportunités dont nous pouvons bénéficier. Dans des sociétés vieillissantes, il est nécessaire d’avoir davantage de ressources humaines et, dans ce sens, les moyens de migration légaux peuvent y remédier. Les efforts en vue d'une intégration adéquate des ressortissants de pays tiers doivent être intensifiés dans tous les domaines, y compris l'emploi, l'éducation et l'inclusion sociale.
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